Les Anges au Plafond
Le nom de leur compagnie évoque l’irruption discrète de créatures célestes dans notre réalité. Les spectacles de Camille Trouvé et Brice Berthoud oscillent, en fait, entre le mythe et le réalisme, entre l’intime et la grande histoire. Dans leur premier opus à quatre mains, Le Cri quotidien, en 2000, une ville entière surgissait des pages d’un journal. Avec Une Antigone de Papier et OEdipe sur le fil, des personnages de tissu ou de papier donnaient à la tragédie les couleurs d’un conte épique. Les « Anges » se sont ensuite inspirés du destin mythique de Camille Claudel dans un diptyque, Les Mains de Camille et Du Rêve que fut ma vie, avant de s’intéresser à la vie romanesque de l’écrivain Romain Gary, avec R.A.G.E. Epaulés par une équipe de musiciens, constructeurs et scénographes, les metteurs en scène et marionnettistes ont fait du papier leur matière de prédilection. Aux yeux de Camille Trouvé qui fabrique les marionnettes, ce matériau pauvre et éphémère qui se prête à maintes transformations, exprime la fragilité humaine. Il ne faut pourtant pas s’y tromper : la légèreté qui traverse les spectacles des Anges au Plafond n’interdit pas la gravité, en particulier lorsqu’ils abordent les liens entre l’histoire intime et les questions sociales et politiques.